EN LIBERTÉ, de Pierre Salvadori

Film
Bien
Très bien
Un Must
Polar burlesque

Le pitch

À la mort de son mari, un policier corrompu qu’elle croyait exemplaire, une jeune femme flic (tout feu tout flamme) devient l’ange gardien d’un bel innocent (ingérable) tout juste sorti de prison, piégé par le défunt susnommé. Un petit bijou, poétique et loufoque signé Pierre Salvadori. Dès 12 ans.

Pourquoi je vous le conseille ?

Parce que la folie douce de Pierre Salvadori rend les spectateurs heureux. Car la scène du vrai faux braquage m’a valu mon plus beau fou rire de 2018. Parce que les acteurs sont tout simplement excellents. Car c’est plein de poésie, de facéties, et qu’on en redemande.

PIED AU PLANCHER. Cette comédie burlesque est avant tout un film d’aventures mené tambour battant. On y assiste à une folle virée menée à 100 à l’heure où aucun événement n’est prévisible. Le film démarre en parodie de film d’action, avec Vincent Elbaz en héros façon Mel Gibson dans l’Arme Fatale, pour ensuite basculer dans un festival de cafouillages qui nous emmène très loin… Sans jamais nous perdre en route. Une merveille virée poétique et rocambolesque.

BIENVENUE EN ABSURDIE. La magie d’En Liberté est de nous attacher à des personnages lunaires, follement abracadabrants. Yvonne (Adèle Haenel, lumineuse foldingue), une femme flic rongée par la culpabilité, obsédée par un besoin de rédemption, prend sous son aile (à son insu) une victime de son mari, à sa sortie de prison.  Ladite victime (Antoine), jouée par Pio Marmaï, irrésistible comme toujours, s’avère totalement déjantée, incontrôlable. Antoine parle tout seul et tabasse tout ce qui bouge dans des éclairs de violence imprévisible. Leur rencontre provoque des étincelles, une grande pagaille générale nourrie d’événements truculents, farfelus. Un ton burlesque et poétique qui n’omet pas de parler d’amour, de travestissements, de recherche de l’âme sœur. Grâce notamment à deux autres personnages absolument touchants. Audrey Tautou en femme amoureuse, fébrile et follement lucide, qui ne sait plus comment gérer la situation. Damien Bonard en flic distrait et discrètement amoureux d’Yvonne.

L’AMOUR VACHE. On croise aussi des menottes, des combinaisons en latex et autres accessoires sado-masos dans cette comédie policière qui ne ménage pas nos émotions. Sans oublier des oreilles arrachées, des membres disloqués, un tueur en série incompris… Tout cela n’est pas de tout repos, mais qu’est-ce qu’on se marre !

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La fiche

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Couleur / noir et blanc :

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Le charme lunaire des comédies policières de Pierre Salvadori était déjà présent dans ses précédents films.

Les apprentis (1995). Les aventures de deux copains losers qui survivent de combines minables. Une ode à l’amitié. Avec François Cluzet, Guillaume Depardieu, Judith Henry.

Cible émouvante (1993). Un tueur à gage vieillissante forme un petit nouveau, susceptible de prendre la relève. Accompagné par une jeune et jolie voleuse. Truculent.  Avec Jean Rochefort, Marie Trintignant, Guillaume Depardieu.

À découvrir ailleurs, dans la même ambiance

La panthère Rose (The Pink Panther, 1964). Film Américain de Blake Edwards. Avec un inspecteur Clouseau gaffeur interprété par Peter Sellers. Avec aussi David Niven et Robert Wagner. Un classique de la comédie policière absurde et inénarrable.

Quand l’inspecteur s’emmêle (A Shot in the Dark, 1965). La suite des aventures de l’inspecteur Clouseau, par Blake Edwards toujours. Avec Peter Sellers, Elke Sommer, George Sanders.

Adieu les cons (2020). Petite pépite réalisée par Albert Dupontel. Lorsque Suze Trappet apprend à 43 ans qu’elle est sérieusement malade, elle décide de partir à la recherche de l’enfant qu’elle a été forcée d’abandonner quand elle avait 15 ans. Sa quête administrative va lui faire croiser JB, quinquagénaire en plein burn out, et M. Blin, archiviste aveugle d’un enthousiasme impressionnant. À eux trois, ils se lancent dans une quête aussi spectaculaire qu’improbable. Avec Virginie Efira, Albert Dupontel, Nicolas Marié.