LE POULPE, de Guillaume Nicloux

Parce que c’est drôle et de mauvais goût. Pour la bande son rock. Pour les jeux de mots, les contrepèteries, les dialogues qui tuent et le festival de réplique cultes. Pour Clotilde Courau, délurée et sexy (c’était avant de virer Princesse de). Car Jean-Pierre est exactement parfait.

LE POULPE, PERSONNAGE MYTHIQUE. Il est né de l’imagination de Jean-Bernard Pouy (co-scénariste sur le film), avant de vivre sa vie aux mains d’une multitude d’auteurs avec plus ou moins de succès. Darroussin incarne avec la juste nonchalance narquoise ce détective libre et curieux qui aime fouiller dans les détails du quotidien pour y dénicher la vérité. Il dénonce un monde malade à travers des petits faits divers sordides. Selon son créateur Jean-Bernard Pouy : « Ce n’est ni un vengeur, ni le représentant d’une loi ou d’une morale, c’est un enquêteur un peu plus libertaire que d’habitude, c’est surtout un témoin. »

L’AMOUREUSE. Chéryl, coiffeuse de son état, sexy et court-vêtue, rééquilibre la donne dans une ambiance par ailleurs très masculine, sombre et violente. Ils forment avec le Poulpe un couple détonnant et attachant, véritable épine dorsale du film.

LA POÉSIE DE L’ABSURDE. L’intrigue est super compliquée mais qu’importe. « Il faut suivre l’histoire ! » répètent à l’envie les personnages, loufoques et décalés, aussi paumés que nous dans l’intrigue. Les piliers de bar et autres politiciens véreux nous dressent un portrait cynique d’une populace bien mal barrée mais tellement réjouissante.