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Regard bleu fatigué et pull à motifs, la flic danoise Sarah Lund songe à lever le pied quand elle doit élucider la disparition d’une lycéenne. Sombre et vénéneux, The Killing inaugurait la vague du thriller crépusculaire danois qui allait sévir au début des années 2010.
Parce que la série a largement favorisé l’émergence du nordic noir, à l’origine d’un renouvellement salutaire du genre. Car l’héroïne sort du lot et qu’elle a une très jolie collection de pulls jacquards. Parce que son propos est universel.
LA NAISSANCE DU NORDIC NOIR. Le pitch de la série The Killing – Forbrydelsen – le crime, est simplissime sur le papier : un meurtre, une enquête, un jour d’investigation par épisode, et la même enquêtrice sur les 3 saisons. La réalité est toute autre. Le créateur Søren Sveistrup a inauguré le nordic noir avec le choix bien dosé de certains ingrédients clés qui bâtiront le succès international de cette nouvelle vague scandinave (elle-même héritière des romans Mankell, Jo Nesbø ou Camilla Läckberg). Un réalisme froid, un rythme lent, une lumière septentrionale gris-bleuté, un univers pluvieux, enneigé, une intrigue qui confine au mystérieux, une violence omniprésente mais sourde, des personnages qui ont de l’épaisseur derrière une apparence stoïque, un récit explosé en de multiples décors et points de vue. Grâce à cette alchimie, The Killing a triomphé à l’étranger, fait l’objet d’au moins 5 adaptations et inspiré quantité de séries. La dano-suédoise Bron, l’islandaise Trapped, la norvégienne Acquitted ou l’adaptation de Millenium, du Suédois Stieg Larsson, inspirant eux-mêmes des drames anglo-saxons comme Broadchurch, ou français comme Les Témoins. Un raz-de-marée.
LE PHÉNOMÈNE SARAH LUND. Reconnaissable à ses célèbres pulls à motifs jacquards qu’elle porte comme une armure (une idée de l’actrice Sofie Gråbøl) et son regard bleu mélancolique, Sarah Lund songe à lever le pied quand démarre la série. Or elle montrera une détermination hors du commun. Méthodique, humaine, obsédée par sa mission, elle mène chaque enquête comme un combat, sans jamais rien lâcher. Ce personnage d’enquêtrice, loin des clichés féminins classiques, garde tout au long des saisons une grande part de mystère. Un personnage de femme flic complexe qui fera lui aussi des émules.
UNE LANGAGE UNIVERSEL. Le créateur Søren Sveistrup est le premier étonné du succès phénoménal de sa série qui a été le tout premier polar nordique à franchir les frontières scandinaves. Une des raisons se trouve peut-être dans son universalité. Grand amateur de séries américaines, nourri par des comédies anglaises et françaises, The Killing a su trouver un langage international, celui de l’émotion. La série, au-delà de l’enquête et des crimes, va s’intéresser au « hors champs », à l’entourage des victimes, à la souffrance des familles, au contexte politico-économique.
Titre français :
The Killing
Titre original :
Forbrydelsen
Scénario :
Søren Sveistrup (créateur), Michael W. Horsten, Torleif Hoppe
Réalisation :
Hans Fabian Wullenweber, Natasha Arthy, Kathrine Windfeld, Mikkel Serup
Casting :
Sofie Gråbøl, Nikolaj Lie Kaas, Morten Suurballe
Nationalité :
Danoise
Bande Originale :
Frans Bak
Langue de la VO :
Danois
Sortie :
2007
Saison(s) :
3
Épisodes par saison :
20 (saisons 1) puis 10 (saissons 2 et 3)
Durée d'un épisode :
55 min
Autres :
Prix de la meilleure série internationale aux Bafta 2011.