BROADCHURCH, de Chris Chibnall

Car il est toujours intéressant de découvrir et d’analyser une série qui a eu un tel succès international. Parce que le casting est tout simplement fantastique. Car avec des trames archi-classiques, Broadchurch nous livre une série vraiment singulière qui va au-delà des apparences.

POUR DAVID ET OLIVIA. Le casting ultra solide est pour beaucoup dans la réussite de la série. En tête, son duo de détectives qui transpirent la mélancolie comme l’humanité. L’Écossais David Tennant (Ellie Miller), qui a aussi joué ce même rôle dans son remake US Gracepoint, est toujours aussi excellent dans le rôle du flic qui débarque, devancé par une sombre réputation. La vraie révélation sera Olivia Coleman (Elec Hardy) qui n’était pas encore auréolée de son oscar pour La Favorite. Loin des stéréotypes de la flic battante et déterminée, elle se place sur un terrain beaucoup plus réaliste, d’une grande justesse.

PLUS QU’UN CLASSIQUE WHODUNIT. Prenons par ex le pitch de la saison 1. Une enquête sur la mort d’une enfant, bouclée sur 8 épisodes. Une petite ville côtière d’apparence idyllique. Un duo d’enquêteurs. À partir de cette trame classique, Chris Chibnall (ex Docteur Who) va imaginer un drame allant en se complexifiant au fil des épisodes pour aborder le territoire du deuil, non seulement de la famille, mais des proches. Puis des moins proches. Les suspects se multiplient, les langues se délient et c’est toute la communauté qui éclate, s’épie, se dénonce. Enfin, les médias s’emmêlent. Comment les tenir à distance de l’enquête ? Comment préserver le tourisme ? Broadchurch va plus loin, derrière les apparences, et explorer les dommages collatéraux d’un tel drame sur une petit communauté apparemment soudée.

UN DÉCOR BATTU PAR LES VENTS. Le choix topographie de Broadchurch est très judicieux : une petite ville côtière, à l’à pic de larges falaises battues par les vents et les embruns. On découvre une ville au bord du précipice. Ainsi Broadchurch parvient à nous immerger dans un territoire paradoxalement ouvert aux quatre vents et renfermé sur lui-même.