LES ORPAILLEURS, de Thierry Jonquet

Livre
Bien
Très bien
Un Must
Histoire universelle

Le pitch

Un corps massacré est découvert dans un immeuble délabré. Non identifiable. On peut juste constater que c’est une jeune fille. Détail macabre, la main droite a été coupée. Le travail est propre, le tueur s’y connaissait. L’équipe de l’inspecteur divisionnaire Rovère est chargée de l’enquête. Un voyage dans le temps qui renvoie à notre sombre passé.

Pourquoi je vous le conseille ?

Pour les personnages épais, bien ancrés dans une réalité certes sombre mais décrite avec précision et empathie. Pour le duo inspecteur Rovère / Juge d’instruction Lintz. Pour l’intrigue qui prend ses racines dans l’Histoire. Glaçant et instructif. Pour la découverte d’un grand auteur du néo polar, disparu prématurément.

L’HISTOIRE DANS L’HISTOIRE. L’enquête judiciaire, menée sous forme de puzzle, est bien agencée, décrite à petits pas en suivant les méandres du système. C’est aussi une enquête qui nous fait voyager de Paris à la Pologne, des années 90 aux camps de la mort. Un polar noir à portée universelle.

DES PERSONNAGES BIEN TREMPÉS. L’inspecteur Rovère est alcoolique, dépressif, et a hérité d’une histoire familiale tragique. Il forme un duo avec Dimeglio, un roc, polyglotte, qui assure et rassure. Nadia Lintz est juge d’instruction, elle débarque de province où elle a quitté mari et foyer pour des raisons qui vont longtemps nous paraître obscures. Tous les personnages ont leurs secrets et Jonquet s’amuse à nous en livrer les détails et indices au compte-gouttes.

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Moloch (1984), avec les mêmes personnages : Nadia Lintz et l’inspecteur Rovère et qui s’attaque à l’enfance maltraitée

Mygale (1999), librement adapté par Pedro Almodovar dans La piel que habito, livre qui confirme la fascination de Jonquet pour les corps, notamment abîmés.