LE BOUCHER DES HURLUS, de Jean Amila

Livre
Bien
Très bien
Un Must
Guerre des enfants

Le pitch

Paris, 1918. Le père du petit Michou a été fusillé pour mutinerie en novembre 1917. Il refusait avec d’autres soldats de monter à l’assaut de Perthes-les-Hurlus, où 140 000 poilus avaient déjà trouvé la mort. Au lendemain de l’Armistice, sa veuve et son fils doivent vivre avec cette infamie qui leur colle aux basques. Se venger ou ne pas se venger du Général en charge du carnage AKA  «le  Boucher des Hurlus » ? Telle est la question que se posent Michou et ses compagnons d’infortune au travers d’une odyssée dans l’Est de la France en ruines. Dès 15 ans.

Pourquoi je vous le conseille ?

Parce qu’on a tendance à oublier les souffrances des générations qui ont vécu la guerre, ses privations, ses injustices. Car en 1918, les orphelins de guerre couraient les rues et mourraient de faim. Parce que ce récit en partie autobiographique est un témoignage poignant.

INVOQUER LES DEMONS DE L’HISTOIRE. Longtemps occulté, l’épisode des Hurlus renvoie au comportement inique de certains généraux pendant cette guerre que l’on dit « grande ». Un roman à charge contre l’armée, tout autant qu’un récit féroce qui évoque la petitesse d’une humanité méchante et servile, avide de revanche et à l’esprit obtus. Une guerre dite héroïque qui a vomi tous les enfants des révoltés face à certains grands carnages stériles.

UNE MISÈRE SOCIALE DÉCRITE À HAUTEUR D’ENFANT. En partie autobiographique, Le Boucher évoque la misère et les injustices du Paris d’après-guerre, la dureté des institutions où croupissent les pupilles de la Nation. Pas de quartier pour les familles de mutins, bannies et jugées coupables par les bonnes gens du front arrière. Omniprésente, la grippe espagnole continue quant à elle à faire planer la méfiance et la peur au sein des populations toujours engluées dans l’anomie de l’après-guerre. Un monde d’injustices découvert à hauteur d’enfants, par un quatuor de petits hommes âgés de 8 à 13 ans, dont les analyses oscillent entre la candeur de l’enfance et la lucidité amère des adultes.

 UN STYLE ABRASIF ET SANS CONCESSION. L’écriture renvoie à l’argot des titis parisiens. Un style imagé, riche d’expressions hautes en couleur, qui favorise une certaine crudité des descriptions. Des réflexions mordantes alternent avec des temps introspectifs et émouvants qui nous font entrer dans les pensées de ces enfants voués aux chaos de l’histoire.

Partager :
FacebookTwitterEmail

La fiche

Auteur(s) :

Titre français :

Date de publication en France :

Éditeur :

Où se procurer