120, RUE DE LA GARE, de Tardi d'après Malet

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Les nouveaux mystères de Paris

Le pitch

Tandis qu’il rentre en France après une longue captivité dans un stalag allemand, Nestor Burma croise à la gare de Lyon son ancien assistant, qui meurt assassiné sous ses yeux après lui avoir jeté « 120 rue de la gare paris ». De la zone libre au Paris occupé, notre privé va se mettre en chasse. Des bourgeois pourris, un amnésique mystérieux, une actrice et son sosie. Voilà quelques ingrédients de cette adaptation très réussie du roman de Léo Malet « le père du roman noir français moderne », selon Jean-Patrick Manchette. Un classique.

Pourquoi je vous le conseille ?

ADAPTATION LA PLUS RÉUSSIE DE L’UNIVERS DE LEO MALET PAR JACQUES TARDI. 120, rue de la gare voit la première apparition de Nestor Burma dans un roman de Léo Malet (paru en 1943), mais c’est le tome 2 dans la série de bandes-dessinées  consacrée à notre détective (après Brouillard au pont de Tolbiac qui vaut le détour aussi). Tardi y restitue avec talent toute l’atmosphère sombre et cynique de Léo Malet. Il  agrémente le personnage d’une pointe d’humour le rendant aussi moderne qu’attachant.

UN NOIR ET BLANC SOMPTUEUX ET POISSEUX. « Personne ne sait rendre les décors avec cette exactitude. Personne ne sait aussi bien que [Tardi], les nimber de cette humidité, de cette viscosité, ne sait en faire sourdre le cafard latent ». C’est ainsi que Malet décrit son admiration pour le trait de Tardi qui sait si parfaitement bien donner chair et corps à ses fictions.

UN PARIS D’ANTAN EN TOILE DE FOND. Pour cet amoureux de Paname qu’est Tardi, les Nouveaux Mystères de Paris écrits par Malet, où chaque enquête est localisée dans un nouvel arrondissement, sont une occasion en or d’arpenter les rues à la recherche d’un Paris disparu. L’intrigue policière est un prétexte pour reconstituer une époque, restituer des ambiance et mettre en scène des classes sociales diversifiées, notamment les « petites gens », celles qui ont fait le Paris populaire d’antan et qui sont appelées à disparaître.

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Les bandes dessinées de Tardi sont toutes de bonnes à excellentes :

  • D’après Léo Malet, avec Nestor Burma : Brouillard au pont de Tolbiac (1982), Une gueule de bois en plomb (1990 – hors-série), Casse-pipe à la nation (1996), M’as-tu vu en cadavre (2000).
  • D’après Jean-Patrick Manchette : Le petit bleu de la côté ouest (Les humanoides associés, 2005) ; Griffu (Editions du square, 1978), La position du tireur couché
  • D’après Géo-Charles Véran, Jeux pour mourir (1992) ; (le roman avait été Grand prix de la littérature policière en 1950).
  • Avec Didier Daeninckx au scénario, Le der des ders, publié chez Casterman en 1997).
  • D’après Jean Vautrin, Le cri du peuple, chef d’oeuvre en 4 tomes publiés entre 2001 et 2004. Existe en intégrale. Une grande fresque historique. Et tant pis si ce n’est pas du polar.

La série des adaptations de Léo Malet / Les mystères de Paris comptait 13 tomes en 2021. Et ça n’est pas fini. Mais ce n’est plus Tardi qui est au dessin.

À découvrir ailleurs, dans la même ambiance

Pour le ton désabusé et détaché du héros détective, Le Poulpe, film truculent de Guillaume Nicloux (1998). Avec Jean-Pierre Darroussin et Clotilde Courau. Plus d’infos dans la rubrique suivante.

Si vous souhaitez retrouver une certaine atmosphère nostalgique du Paris d’antan :

  • Chez Simenon… Faites votre choix, la liste longue et le bonheur intact.
  • Le jour se lève (1939), l’immense classique de Marcel Carné. Prévert au scénario. Avec Jean Gabin, Jules Berry, Arletty.
  • Le crime de Monsieur Lange (1936), autre pépite, de Jean Renoir cette fois-ci. Toujours Prévert au scénario en revanche. Avec Jules Berry, René Lefèvre, Florelle.