HÔTEL DU GRAND CERF, de Franz Bartelt

Livre
Bien
Très bien
Un Must
Poulet au vitriol

Le pitch

Reugny, petit village à la frontière belge, connu pour son grand hôtel où est morte une star de ciné. « Mort accidentelle », selon les conclusions de la police. Cinquante ans plus tard, un journaliste rouvre l’enquête alors que le village est à la merci d’un tueur en série. Savoureux et revigorant.

Pourquoi je vous le conseille ?

Pour la fantaisie et l’humour avant tout. Pour Vertigo (rien que le nom), un personnage plus grand que nature, un poulet à la sauce aigre-douce, un Maigret version foldingue. Pour la peinture des mœurs d’une petite communauté de province où tout le monde dissimule son lot de veulerie et de trahisons. Pour l’enquête tout en rebondissements qui offre de savoureux moments de bravoure.

LE TON CHABROLIEN. Une petite ville de province avec ses secrets, ses commérages, des générations de tromperies et de jalousies. Et déboule dans ce bocal un policier quasi-retraité, acerbe, étrange et drôle. On se croirait dans Poulet au vinaigre ! C’est très réjouissant.

UN PERSONNAGE TRUCULENT : Vertigo Kulbertus. Inspecteur gargantuesque qui, à 14 jours de la retraite, ose tout selon une technique d’investigation très personnelle. « Ma méthode, c’est de ne pas avoir de méthode. Ce que je veux, c’est mettre ce village sens dessus dessous. Que personne n’y comprenne plus rien. Qu’on ne sache plus qui cherche qui, qui a tué qui, qui n’a pas tué. Je mets tout le monde dans le même sac, je créé la panique. J’installe la folie dans tout le pays. » J’avoue, on se marre pas mal.

HUMOUR ET FANTAISIE. Il y a une légèreté, une folie douce, une fantaisie, que j’apprécie tout particulièrement dans les romans de Bartelt. On ne peut jamais vraiment dater ni situer précisément historiquement ou géographiquement ses histoires. Il y a un flou qu’il faut accepter d’emblée et qui ouvre le champ à l’imagination. On ne sait pas où tout cela va nous mener, mais on prend un très grand plaisir tout au long du voyage.

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Le Jardin du bossu (2004), Le fémur de Rimbaud (2013), entre autres.

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Pour l’humour fantaisiste qui n’empêche pas le cynisme. Les films réjouissants de Claude Chabrol : Poulet au vinaigre et Inspecteur Lavardin, avec Jean Poiret.

Pour les secrets de famille et les ambiances de village :

La maison assassinée (1984), roman de Pierre Magnan, adapté au cinéma par Georges Lautner (1988). Avec Patrick Bruel, Yan Collette, Anne Brochet. La suite, Le secret de Séraphin Monge (1990) se lit très bien aussi. Dès 12 ans. 

Femmes blafardes (1981), roman de Pierre Siniac paru chez rivages Noirs. Pour le ton à la fois désespéré et burlesque.