WIND RIVER, de Taylor Sheridan

Film
Bien
Très bien
Un Must
Fait d'hiver

Le pitch

Le corps d’une jeune Amérindienne est retrouvé dans la réserve de Wind River, au Wyoming. Un pisteur et une jeune recrue du FBI enquêtent de concert sur ce meurtre sordide. Simple et efficace, ce film glaçant est réalisé par Taylor Sheridan, le très talentueux scénariste du remarquable Hell or High Water (Comancheria) et du presqu’aussi réussi Sicario (volet 1). Un polar-western qui mérite amplement le détour.

Pourquoi je vous le conseille ?

Parce qu’on y prend la mesure des conditions de vie des Native Americans, peuple sacrifié. Parce qu’un bon polar-western hivernal n’est pas si courant. Pour les paysages enneigés somptueux des montagnes du Wyoming. Parce que l’action est bien menée, la mise en scène simple et épurée, le scénario limpide et efficace. Pour Jeremy Renner et Elizabeth Olsen, impeccables.

ET DE 3. Wind River forme une trilogie avec deux autres œuvres dont le réalisateur Taylor Sheridan a signé les scénarios mais pas la mise en scène : Sicario (réalisé par Denis Villeneuve) et Comancheria (réalisé par le Britannique David Makenzie). Trois polars qui sont autant de points de vue sur la face cachée de l’Amérique, celle des marges et des laissés-pour-compte. Ainsi, que ce soit un flic des stups (Sicario), des rangers texans (Comancheria) ou un pisteur de montagne en réserve indienne (Wind River), tous explorent des territoires isolés, ravagés par la crise et abandonnés à leur sort.

UNE APPROCHE NATURALISTE. Wind River explore les déplorables conditions de vie auxquelles sont confrontés les Indiens, parqués dans des réserves où règnent pauvreté, chômage, alcoolisme… Sheridan nous soumet sa vision naturaliste selon laquelle un milieu social hostile et ravagé par l’isolement va déterminer des comportements déviants, brutaux. Ainsi, des éclairs de violence surgissent de manière endémique, inévitable, pour venir troubler la force tranquille des somptueux paysages du Wyoming. La police indienne, abandonnée à son sort et à ses moyens dérisoires, n’est pas en mesure de lutter efficacement contre tous ces fléaux récurrents.

TRAQUE À MOTONEIGE. C’est avec une grande maîtrise que Sheridan filme ces espaces immenses soudain balayés par des éruptions d’ultra violence humaine. Il sait tirer parti des vastes étendues enneigées où l’homme ne ressort pas grandi de sa confrontation à cette nature sauvage et hostile. Sheridan y campe des scènes d’action magnifiquement orchestrées et cinégéniques. Telle cette équipée sauvage en motoneige de belle facture. Tels ces spasmes de violences, tarantinesques, qui viennent soudainement souiller la tranquillité de ces montagnes immaculées. Pour faire bonne mesure, rajoutons que, si le scénario se concentre sur l’essentiel, il s’intéresse également à des personnages qu’il arrive à rendre attachants, aidé par un duo d’acteurs irréprochables.

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La fiche

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Taylor Sheridan a signé les scénarios mais pas la mise en scène de deux excellents films : Sicario (réalisé par Denis Villeneuve) et Comancheria (réalisé par le Britannique David Makenzie). Cliquez ci-dessous pour en savoir plus.

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