COMANCHERIA, de David Mackenzie

Film
Bien
Très bien
Un Must
Un nouveau western

Le pitch

Nous sommes au Texas, un état durement touché par la crise, abandonné à son sort. D’un côté nous avons deux frères braqueurs de banque qui œuvrent pour la bonne cause (du moins selon eux). De l’autre, nous avons deux enquêteurs, un ranger philosophe à deux doigts de la retraite et son adjoint d’une grande placidité, qui avancent à leur rythme. Très très lent. Un bijou de western moderne. Un scénario brillant. Des acteurs qui ne le sont pas moins. On rit, on est émus. Dès 10 ans.

Pourquoi je vous le conseille ?

Parce que Jeff Bridges, dans ce rôle d’homme vieillissant, est particulièrement émouvant et drôle. Parce qu’il est rare qu’un film trouve ce ton juste, qui navigue entre humour grinçant, comique de situation et drame social. Car on aime se dire que le western n’a pas encore rendu les armes. Parce que ces deux histoires de fraternités – de sang ou de coeur – procurent une lueur d’espoir au bout du tunnel de la crise. Pour les paysages texans absolument grandioses. Parce que c’est déjà un classique.

NOS DEUX DUOS, COMPLICES ET TRUCULENTS, FONT DES ÉTINCELLES. A la fois drôles et émouvants, ils racontent deux histoires de fraternités dans une société américaine qui crève de désarroi social et économique. Nos frères braqueurs maladroits déclenchent une équipée sauvage qui pétarade dans tous les sens et leurs réactions imprévisibles nourrissent l’action et ne cessent de nous surprendre. A l’opposé, les deux flics pépères mènent leur barque à deux à l’heure, dans une complicité vacharde où le vieux ranger moralisateur est brillamment joué par un Jeff Bridges qui a déjà mis un pied dans la tombe. Son alter ego, moitié indien, moitié mexicain, avale quant à lui stoïquement ses vannes racistes mais affectueuses. Cette complicité est l’une des grandes trouuvailles du film.

UNE TRAME NARRATIVE SURPRENANTE. Certes, la mise en scène de Mackenzie est précise, parfois même spectaculaire. Surtout, le scénario est brillant. Aux manettes nous retrouvons Taylor Sheridan, également scénariste du brillant Sicario (le premier) de Denis Villeneuve et l’heureux réalisateur de Wind River. C’est dire. Il apporte un twist étonnant au déroulement du film qui n’est jamais exactement là où on l’attend, grâce au choix de situations déroutantes, voire pittoresques, s’inspirant des us et coutumes de ce Texas où il y a plus d’armes que d’habitants. Ce qui provoque des scènes absolument cocasses. Puis ce western mute progressivement en film de gangster, plus noir et tragique, plus proche du High Sierra de Raoul Walsh.

MINE DE RIEN, CE FILM FAIT LE CONSTAT D’UNE AMÉRIQUE EN CRISE. Où des hommes désespérés, qui n’ont plus rien à perdre, font montre d’une détermination hors du commun. Des hommes qui font le choix du pire « contre vents et marée » pour paraphraser le titre original – Hell or high water. Tout cela étant évoqué sur un ton qui a trouvé la juste distance entre comédie amère et tragédie existentielle. Un travail d’équilibriste.

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La fiche

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