SOLAK, de Caroline Hinault

Pour l’originalité de l’ambiance et du propos. Pour la force du récit et la qualité de la narration qui nous mènent tout droit au drame, sans temps mort. Pour le dépaysement d’une terre glacée et dangereuse, battue par les vents et où le soleil disparait une bonne partie de l’année. Pour la découverte d’une nouvelle voix.

POUR SOLAK. Un lieu imaginaire à la beauté sauvage, perdu dans une immensité glacée. Un lieu dont le nom résonne comme une claque. Solak. Attaque. Soleil. Solitude… Un lieu déserté, à l’écart de toute civilisation où des hommes livrés à eux-mêmes semblent capables de tout. Du pire comme du meilleur. Enfin, surtout du pire.

QUATRE PERSONNAGES EN QUÊTE DE SENS. Des hommes qui se surveillent, se tournent autour, se cherchent des noises. Chacun présentant un visage possible de la masculinité. La brute épaisse. Le scientifique écologiste idéaliste. Le sage et misanthrope narrateur, rongé par la culpabilité. Le 4^ème personnage  tombe du ciel pour bouleverser ce délicat équilibre et déclencher le drame annoncé dès la première page.

CHRONIQUE D’UN DRAME ANNONCÉ. Piotr, le narrateur au ton désabusé, nous guide tout au long de ce drame écrit sans pause ni circonvolutions. Toute la tension du roman provient de cette certitude du drame, de cette ligne droite et claire portée par une voix en colère, acérée et rugueuse, mais non dénuée d’une forme de sagesse, voire de poésie. Une belle voix.