LE BRAQUAGE DU SIÈCLE, d'Ariel Winograd

Film
Bien
Très bien
Un Must
Sans arme ni haine ni violence

Le pitch

Tout est dit dans le titre. Auquel on rajoutera quelques points de détails : Buenos Aires, 2006, banque Rio, inspiré de faits réels*. Drôle et malin. Avec un casting 5 étoiles. Réjouissant.

*D’après une histoire vraie, le braquage de la banque Rio en 2006 dont la maestria rappelle celle de Spaggiari à la tête du gang des égoutiers (Paris, 1976). Dans les deux cas, l’existence d’un cerveau qui a inspiré la série à succès « La Casa de Papel ».

Pourquoi je vous le conseille ?

Car c’est un feel-good movie, porté par des acteurs charismatiques, qui renoue avec le meilleur des films de casses. Parce que le rythme est enlevé, le scénario malicieux, et les dialogues drôlissimes débités à la mitraillette argentine. Car c’est une comédie policière inspirée de faits réels qui se savoure avec grand plaisir.

LA CRÈME DE LA CRÈME. Les meilleurs acteurs argentins du moment (Diego Peretti – Le Médecin de famille, de Lucía Puenzo et Guillermo Francella – El clan, de Pablo Trapero) incarnent une belle brochette de drôles de personnages dont la folie douce alliée à un très grand professionnalisme, rendront possible la mise au point de ce casse exceptionnel, d’une audace inédite. Un projet insensé imaginé par un fumeur de joint, Fernando Araujo, au profil très étrange (un artiste plasticien et prof d’arts martiaux, philosophe à ses heures). Entouré de cinq potes et potes de potes, dont un bras droit redoutable, courtois et sagace : le roi de la pantomime et de la tchatche, seul à même de tromper des policiers négociateurs parmi les plus aguerris. Le tout dans un esprit que Robin des Bois lui-même n’aurait pas renié (affaiblir le système capitaliste pour redonner de l’espoir aux Argentins) et tant mieux s’ils peuvent en croquer au passage.

D’APRÈS UNE HISTOIRE VRAIE. Pas de spoiler ici car je vous laisserai découvrir les subtilités et étapes de la mise au point de ce casse réalisé dans le plus strict esprit pacifiste et facétieux. Information croustillante, le vrai cerveau derrière ce braquage du siècle, Fernando Araujo AKA Le Maître, est également le co-scénariste du film dont il avait démarré l’écriture de l’adaptation ciné pendant son incarcération. Autre consultant de poids, le véritable flic en charge de négocier avec les criminels pendant le vol, le vrai.  Seule condition qu’il a imposée : ne pas croiser Fernando sur le tournage. Ils étaient ainsi présents sur le plateau alternativement un jour sur deux. Cette inspiration à partir de faits réels donne vie à un scénario malin qui raconte l’histoire d’un braquage parfaitement étudié, façon Ocean’s Eleven. Avec classe et humour. Ils laissent d’ailleurs derrière eux cette maxime malicieuse qui leur vaudra la sympathie du peuple argentin.  Dans les quartiers des richards, pas d’arme, pas de rancune. C’est juste de l’argent, pas de l’amour. Aujourd’hui les braqueurs sont libres et le butin retrouvé incomplet. Amoral et savoureux.

UN VRAI FILM D’ACTION À SUSPENSE. Le réalisateur coche tous les atouts du bon film de hold-up. Rebondissements et suspense, montage astucieux, puis exécution d’un plan mûrement réfléchi par un commando de bandits où chacun apporte sa part de talent et d’excentricité. Ce braquage à l’argentine est filmé tambour battant, ne laissant aucun répit à nous autres, spectateurs réjouis qui tentons de suivre cette histoire à double-fond au rythme des dialogues fougueux de nos surprenants malfrats. Dans une ambiance désinvolte et gentiment provocatrice, garantissant un humour constant. Un divertissement délectable à haute teneur en suspense, ça ne se refuse pas !

Partager :
FacebookTwitterEmail

La fiche

Titre français :

Titre original :

Réalisation :

Scénario :

Casting :

Bande Originale :

Nationalité :

Langue de la VO :

Année de sortie :

Durée :

Couleur / noir et blanc :

Où se procurer

Si vous avez aimé, découvrez du même auteur

To fool a thief (Vino par robar, 2013). Un film de braquage également élégant et décontracté où deux braqueurs (une femme, un homme) se font la guerre pour dérober une bouteille de Bordeaux rarissime. Avec Daniel Hendler et Valeria Bertucelli, Pablo Rago.

À découvrir ailleurs, dans la même ambiance

Ocean’s Eleven (2002) de Steven Soderbergh. Le mètre étalon de film de braquage au bon dosage comique. Porté par des acteurs exceptionnels. Avec George Clooney, Brad Pitt, Julia Roberts, Matt Damon, Andy Garcia, Don Cheadle, Casey Affleck, Scott Caan, Elliott Gould.

Logan Lucky (2017), toujours de Soderbergh. Où deux frères pas très futés décident de monter le casse du siècle qui nécessite la participation du meilleur braqueur de coffre-fort du pays : Joe Bang. Le problème, c’est qu’il est en prison… Drôle ! Avec Channing Tatum, Adam Driver, Daniel Craig, Riley Keough, Katie Holmes.

Inside Man (Inside Man, l’homme de l’intérieur, 2006). Film de Spike Lee. Ce devait être le hold-up parfait, le chef-d’oeuvre d’un génie du crime. Aujourd’hui, d’une cellule, le cerveau de la bande s’explique. Mais attention, chaque mot compte, et aucun indice ne vous sera livré au hasard. Prêts ? Ce matin-là, donc, quatre peintres en bâtiment franchissaient le seuil de la Manhattan Trust Bank…Avec Denzel Washington, Clive Owen, Chiwetel Ejiofor.

Le Cerveau (1969) de Gérard Oury. La version grand classique français tous publics d’un braquage haut en couleurs. Avec Bébel, Bourvil, David Niven.