BONS BAISERS DE BRUGES, de Martin McDonagh

Film
Bien
Très bien
Un Must
Polar surréaliste

Le pitch

Après un contrat qui a mal tourné à Londres, deux tueurs à gages reçoivent l’ordre d’aller se mettre au vert à Bruges. Le temps de cette retraite forcée, nos deux compères font d’étranges rencontres. Quand le boss finit par appeler pour leur dire à quelle sauce ils vont être mangés, la vraie course-poursuite démarre dans les rues de la ville. Absolument lunaire. Et violent. Une curiosité à découvrir.

Pourquoi je vous le conseille ?

Car c’est un premier film au ton tout à fait singulier et étrangement séduisant. Pour l’absurdité et la cocasserie d’une balade improbable dans Bruges. Car nos deux tueurs à gages sont rafraichissants. Un OVNI d’humour noir et absurde comme les Britanniques (en l’occurrence un Irlandais) savent si bien faire. Un film noir hors du commun.

LE CHARME UNIQUE BRUGES. Martin McDonagh (3 Billboards) avait été séduit et intrigué par la cité lacustre lors d’un séjour touristique, raison pour laquelle il décida d’y tourner son premier film. La belle Bruges dont il exploite magnifiquement les spécificités (cathédrale majestueuse et labyrinthique, rues pavées et sinueuses, canaux, armées de touristes…) pour y créer de l’action efficace et spectaculaire. Et une ambiance à nulle autre pareille, gothique et oppressante. Surréaliste.

UN COUPLE DÉSACCORDÉ. Martin McDough a imaginé deux personnages tout à fait antagonistes donc complémentaires pour porter son film. Ray, dit « le môme », jeune rebelle fougueux et instable, ronge son frein tout en multipliant les bourdes. Ken, serein et contemplatif, visite musée et monuments avec délectation. Ils appréhendent à leur manière (opposée) cette ville étrangère et intrigante. Ray, profondément remué par sa bavure, vit cette échappée involontaire comme une punition ; il erre dans une ville qu’il ne souhaite pas comprendre. Ken, pré-retraité philosophe, gagne en sérénité au fur et à mesure qu’il tombe sous le charme de la belle Venise du Nord, tout en gardant un œil paternaliste sur son jeune collègue déprimé. À eux deux, ils rafraichissent l’archétype du tueur à gage tel qu’habituellement représenté dans les polars par leur humour noir et leurs fragilités. Les deux acteurs sont fantastiques dans leur interprétation de ces deux monstres effroyablement attachants.

UNE DRAMÉDIE AU TON SINGULIER. McDonagh a produit ici un film inclassable. Une comédie noire languide teintée de tragédie ? Une tragédie relevée à l’autodérision ? Un film noir absurdement comique ? C’est tout cela à la fois Bons Baisers de Bruges.

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La fiche

Titre français :

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Couleur / noir et blanc :

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