MARCELLA, de Hans Rosenfeldt

Bien

Très bien

Un Must

Nordic touch

Le pitch

Londres. Marcella est une ex-flic, fragile, obsessionnelle et frappée d’amnésie, qui reprend du service pour arrêter un tueur en série. Tout en essayant de débrouiller sa vie perso. Une vie compliquée pour une série qui ne l’est pas moins. Par le créateur suédois de Bron-Broen-The Bridge. Une série qui n’arrive pas à égaler son illustre aînée, mais qui tient son rang par la grâce de son actrice principale.

Pourquoi je vous le conseille ?

Pour l’intrigue qui nous mène en bateau. Parce que l’actrice Anna Friel/Marcella est fantastique. Pour son mari arriviste-enfoiré mais décidément beau gosse Nicholas Pinnock/Jason. Car ce polar de bonne facture s’avère complexe à souhait et se regarde d’une traite.

UNE ATMOSPHÈRE SOMBRE. Sur le papier, le pitch de Marcella (la traque d’un tueur en série par un(e) flic au bord de l’implosion, perso et pro) pourrait coller à pléthore d’autres séries –The Fall, The Killing ou encore Luther. Ce qui fait la différence pour chacune ? L’atmosphère qui s’en dégage. Le mérite en revient ici au scénario de Hans Rosenfeldt, également créateur de Bron-Broen-The Bridge, série remarquable adaptée dans le monde entier. Roi du suspense et de la noirceur, on lui doit ce polar britannique à la sauce nordique, angoissant, complexe et à ellipses, sis dans un Londres aux couleurs glaciales.

UNE COMPLEXITÉ CERTAINE. Pas toujours 100% crédible, mais très efficace néanmoins, l’intrigue dévoile des protagonistes et nouveaux suspects potentiels au détour de chaque épisode. Le spectateur est baladé d’une piste à l’autre, avec souvent le temps de retard qui le laisse dans l’expectative. Une mise sous tension réussie pour qui se laisse embarquer par cette construction sous forme de puzzle. Où la collusion entre le pro et le perso est aussi partie du jeu narratif. Vous êtes prévenus !

UNE ACTRICE REMARQUABLE. C’est LA grande trouvaille de la série. Marcella, femme flic friable au caractère bien trempé, est incarnée avec intensité par Anne Friel (qui a obtenu un Emmy Awards en 2017 pour sa performance). Une solitaire, émotive, frappée par des coups du sort qui la rendent aussi vulnérable qu’obsessionnelle. À la fois témoin, enquêtrice et suspect ; à la poursuite d’un tueur et d’elle-même, Marcella est constamment borderline, avec une fâcheuse tendance à perdre le contrôle d’elle-même et à franchir la ligne jaune de l’illégalité. Un personnage ambigu et attachant qui fait largement oublier quelques errements scénaristiques.