GRAND PASSAGE, de Stéphanie Leclerc

Livre
Bien
Très bien
Un Must
Conte fantastique

Le pitch

Dans un village coincé entre une forêt et une autoroute, Lauris, 14 ans, voit des animaux supposés morts. Et le fantôme d’un grand-père qu’il n’a pas connu. Quand son amie Lali disparaît, la vie de Lauris va encore davantage se compliquer. Un conte fantastique troublant et onirique sur la mort et l’absence. Un récit ambitieux, d’une grande sensibilité, qui questionne la fin de l’adolescence et ses démons. Une bien belle pépite.

Pourquoi je vous le conseille ?

Parce que ce roman fantastique aux accents de polar, d’une grande poésie, s’avère également douloureusement réaliste. Car le mystère plane tous azimuts à Grand-Passage, entre visions fantomatiques, enquête sur un tueur en série et quête identitaire. Pour Lauris et Colin, ados en crise, magnifiques et attachants. Ambitieux et troublant, traversé d’interrogations philosophiques, ce roman mystique est à découvrir absolument dès 13 ans.

UN UNIVERS MYSTÉRIEUX ET ONIRIQUE. Lauris a une particularité : voir les animaux morts continuer à vivre autour de lui. Ils sont de plus en plus nombreux à se matérialiser. Un jour, le fantôme de son grand-père lui apparait mystérieusement.  « Les morts sont là, partout, toujours. Ils nous accompagnent. Ils nous parlent. Et même sans y prêter attention, nous les entendons, nous les écoutons, nous recevons leurs messages. Et moi, maintenant, je les voyais. Enfin en tout cas j’en voyais un. Il était devant moi, assis sur une chaise de la cuisine. – Salut, toi, m’a dit mon grand-père. » Alors que son monde se reconstruit autour d’une nouvelle famille (avec l’arrivée d’un beau-père aimé et admiré), un ami (Colin, ami d’enfance sur le retour et ado en crise), et une amoureuse, Lauris voit la mort se propager partout autour de lui. Comment expliquer ce paradoxe, ces phénomènes étranges et inexplicables ? En parallèle, les signes de la présence d’un tueur en série se déploient dans son environnement. Chahutés entre polar et conte fantastique, on n’a qu’une hâte, sortir de ce cauchemar.
LA FIN DE L’ADOLESCENCE. C’est la voix de Lauris qu’entend le lecteur. Tout est raconté de son seul point de vue, celui d’un adolescent élevé par sa mère avec laquelle il entretient une tendre complicité. Mais pourquoi est-elle si réticente à lui parler de son grand-père, qu’il n’a jamais vu ? Et plus encore de son père, dont il ne connait pas l’identité ? Le mystère de l’absence et de la mort hante Lauris.  Obnubilé par son père biologique. Par Géraldine dont il tombe raide fou. Flanqué de Colin, son ami d’enfance marginal mal aimé et attachant. Avec poésie et délicatesse, ce roman fort et original suit le quotidien de ce jeune garçon à la sortie de l’adolescence. Au croisement de plusieurs choix de vie, à l’image de Grand Passage, une ville au carrefour de plusieurs routes perdues au milieu de la forêt. Laquelle emprunter pour s’en sortir dans cet hiver froid et neigeux ? Quel adulte devenir ? Comment accéder au bonheur ? Stéphanie Leclerc sème bien des mystères dans son Grand Passage pour questionner cette phase délicate de transition à l’âge adulte.

UNE ATMOSPHÈRE À NULLE AUTRE PAREILLE. Et si c’était cela, la mort ? « Un monde superposé au nôtre ? Avec parfois des possibilités d’ouverture entre les deux ? » Dans un silence ouaté et inquiétant, celui des paysages enfouis sous la neige, la plume de Stéphanie Leclerc créé avec talent une atmosphère romanesque singulière, jouant des contrastes et ambiguïtés avec lesquels nous devons vivre. À cheval entre onirisme de l’esprit et banalité du quotidien. Dans un village encaissé, coincé entre une forêt millénaire, peuplée d’animaux morts ou vivants, et l’autoroute, symbole puissant de la modernité. Où des visions fantasmagoriques percutent la banalité de la vie et les tourments d’un ado que l’on suit au supermarché avec sa mère ou dans ses premiers émois amoureux.

Partager :
FacebookTwitterEmail

La fiche

Auteur(s) :

Titre original :

Date de publication originale :

Éditeur :

Autres :

Où se procurer

Si vous avez aimé, découvrez du même auteur

Je m’appelle Bérénice (2015, L’école des loisirs). «À quel moment t’as du courage, hein ? À quel moment tu prends des risques ? Si j’étais pas amie avec toi, tu serais complètement paumée ! J’ai pitié de toi, tiens !» Sous la violence de l’attaque, Bérénice a préféré s’enfuir. Mais elle doit admettre que sa meilleure amie, Ménine, a visé juste. Bérénice sait qu’elle n’est pas sociable et plutôt solitaire, le genre de fille qui n’a jamais très bien fait du vélo et qui ne dit jamais bonjour la première. Tout le contraire de Ménine !
Bérénice pourrait faire machine arrière, dire une blague, se réconcilier avec son amie, mais elle préfère la tenir à l’écart de sa vie.
Pour la première fois, Bérénice a envie de s’aventurer seule, de suivre les injonctions tracées à la bombe sur les murs de la ville. Déclarations de guerre ou d’amour, des tags ont fleuri jusque sur le portail du collège. Ils sont signés Suzuki, du nom d’un héros de manga japonais. Et personne ne connaît son identité

Ces rêves étranges qui traversent mes nuits (2016). Qu’est-ce qu’on va faire de toi ? Cette question, tout le monde se la pose à propos de Robin. Il vient d’être exclu du collège. Sa mère ne veut plus s’occuper de lui. Son père, pris entre son travail à l’imprimerie et sa nouvelle histoire d’amour, n’a pas beaucoup de temps à lui consacrer. Robin doit attendre le mois de septembre maintenant pour envisager une formation. Et c’est loin, septembre. D’ici la prochaine rentrée, Robin doit trouver à s’occuper. Il va souvent au cinéma, trouve des petites combines pour se faire un peu d’argent de poche et manger au Bosphore, le kebab du coin. C’est là qu’il remarque une fille mystérieuse, aux yeux verts, qui enflamme son imagination. Mais il est peut-être en train de se faire des films …