DÉLIVRANCE, de John Boorman

Film
Bien
Très bien
Un Must
Balade sauvage

Le pitch

Les montagnes de Géorgie dans les années 70. Quatre potes d’Atlanta veulent reconnecter avec la nature et ses autochtones le temps d’un week-end. Pas forcément une bonne idée… D’après le roman de James Dickey. Film interdit aux -16 ans.

Pourquoi je vous le conseille ?

Parce que John Boorman, figure de proue des jeunes réalisateurs du Nouvel Hollywood, nous livre dans ce film culte un regard amer et désabusé sur l’Amérique et sur une nature humaine qu’il juge bestiale. Parce qu’il parle de la fracture sociale qui scinde le pays, de sa violence originelle. Car Délivrance parle autant des années 70 que de l’Amérique actuelle.

NATURE VS CIVILISATION. 1972 : Nixon est au pouvoir pour un second mandat, les Américains défilent contre la guerre du Vietnam, les crises se multiplient… L’Amérique n’est pas au mieux de sa forme quand nos quatre citadins, comme les trappeurs de jadis, décident de se lancer à l’assaut d’une rivière sauvage sur le point de disparaître, victime de l’industrialisation galopante. Chronique d’une catastrophe écologique annoncée, Délivrance présente cette expédition comme l’ultime aventure authentique que les hommes peuvent vivre dans l’Amérique des années 70.  Une histoire de conquête inéluctable de la Civilisation sur la Nature qui est inhérente à un autre genre cinématographique 100% américain : le western.

LE MYTHE DU GENTIL SAUVAGE ? L’angélisme écologique à la sauce Peace & Love des années 70 prend cher dans ce film adapté d’un roman à succès de James Dickey (dont Sam Peckinpah avait tenté d’acheter les droits, sans succès). Une expédition en canoë vire au cauchemar pour quatre potes bien-pensants en quête de verdure et d’aventures et c’est toute la croyance rousseauiste de l’homme bon à l’état de nature qui prend l’eau. Une pensée naïve de citadins qui refusent de voir que le gentil sauvage n’existe pas, et que l’homme à l’état de nature n’est qu’un animal.

UNE SCÈNE CULTE INSOUTENABLE. L’homme civilisé confronté à l’homme primitif n’a aucune idée de ce qui l’attend. Passé le duel musical entre un banjo et une guitare, lancé lorsqu’un des aventuriers invite un enfant autochtone à l’accompagner lors d’un boeuf improvisé, le malaise ne fera que croître. Culture et Nature s’affronteront jusqu’à une scène culte insoutenable. Que devient alors l’homme civilisé confronté à sa propre bestialité ? Comment retournera-t-il à la civilisation après être revenu à l’état animal pour assurer sa propre survie ?

DES ACTEURS INCROYABLES. Burt Reynolds a totalement changé de dimension après ce film. Et les quatre acteurs principaux livrent tous une performance d’une grande intensité en plus de relever un défi physique et psychologique hors du commun. Un film inoubliable à bien des égards.

Partager :
FacebookTwitterEmail

La fiche

Titre français :

Titre original :

Réalisation :

Scénario :

Casting :

Bande Originale :

Nationalité :

Langue de la VO :

Année de sortie :

Durée :

Couleur / noir et blanc :

Si vous avez aimé, découvrez du même auteur

Le point de non-retour (Point Blank, 1968). D’après le roman de Richard Starck/Donald Westlake Comme une fleur. Avec Lee Marvin, Angie Dickinson, Keenan Wynn.

Le Tailleur de Panama (The Tailor of Panama, 2007). Avec Pierce Brosnan, Jamie Lee Curtis, Geoffrey Rush. D’après John Le Carré.