ANTIDISTURBIOS, de Rodrigo Sorogoyen

Série TV
Bien
Très bien
Un Must
Pas si bêtes et méchants

Le pitch

Un groupe de policiers anti-émeutes est envoyé en mission dans un quartier populaire de Madrid où leur intervention tourne au drame. Une jeune recrue des affaires internes mène l’enquête au plus près des six agents impliqués dans l’affaire. Une série coup de poing conçue et réalisée par Rodrigo Sorogoyen et sa complice Isabel Peña, tous deux déjà auteurs des magnifiques films, sombres et troublants, Que Dios nos perdone (2016), El Reino (2018) et Madre (2020).

Pourquoi je vous le conseille ?

Parce que la série dresse un portrait réaliste d’un métier ingrat et méconnu. Car le talent de la team Rodrigo Sorogoyen/ Isabel Peña nous offre un récit sous haute tension, sans omettre d’humaniser des personnages complexes et déroutants. Car elle lève le voile sur les dysfonctionnements d’un système politico-judiciaire plus que douteux.

MAL-AIMÉS. Un peu partout dans le monde, les policiers anti-émeutes (appelés CRS de ce côté-ci des Pyrénées) sont largement méprisés, considérés comme des brutes épaisses décérébrées. Déshumanisés sous leurs casques et leurs armures, ils assurent pourtant une mission indispensable qui est rarement traitée dans la fiction. Antidisturbios a l’audace de chercher l’intimité des hommes derrière leur fonction pour nous les rendre attachants, envers et contre tout. Caméra à l’épaule, Sorogoyen nous embarque littéralement au sein du groupe anti-émeutes, collant aux policiers pour nous les rendre familiers, s’appliquant à ne pas les juger. À noter que plus on avance dans la série, plus la caméra s’éloigne de l’action, incitant le spectateur à prendre du recul sur les parcours et les choix des personnages, finalement plus complexes que prévu. Plus que les hommes, c’est le système qui déraperait ?

UNE CERTAINE RÉALITE SOCIALE. Antidisturbios ne cherche pas le spectaculaire mais la dure réalité sociale qui se cache derrière le quotidien pesant de ces policiers usés par leur métier et une vie nourrie de difficultés financières, de douleurs physiques et morales chroniques. Pressurisés par une hiérarchie qui peine à les défendre, au service de décisions politiques obscures qu’ils seraient en droit de questionner, ils affrontent une violence au quotidien qui finit par leur apparaître banale avec son lot de misères et d’inégalités, notamment en matière d’immigration clandestine et d’expulsions musclées.

UN SYSTÈME CORROMPU. La série dénonce un système de corruption généralisée qui dépasse la seule brigade anti-émeute pour embrasser la police dans son ensemble. Pas de jaloux, le système est pourri jusqu’au trognon.

Partager :
FacebookTwitterEmail

La fiche

Titre français :

Titre original :

Scénario :

Réalisation :

Casting :

Nationalité :

Bande Originale :

Langue de la VO :

Sortie :

Saison(s) :

Épisodes par saison :

Durée d'un épisode :

Où se procurer

Si vous avez aimé, découvrez du même auteur

Deux polars remarquables ont été réalisés par Rodrigo Sorogoyen, avec Isabel Peña en duo pour le scénario et Antonio de la Torre dans le rôle principal. Je vous les recommande chaudement.

Que Dios nos perdone (2016).  Avec Antonio de la Torre, Roberto Álamo (également dans Antidisturbios), Javier Pereira. La traque d’un serial killer, sur fond de crise économique et d’émergence du mouvement des « indignés » dans le brûlant été madrilène de 2011.