YERULDELGGER, d'Ian Manook

Pour le voyage. La découverte d’une Mongolie qui survit entre traditions mongoles à l’abandon, corruption généralisée, intérêts chinois et appétits coréens. Pour son héros « bigger than life », tantôt Colombo tantôt Mannix, qui peut surjouer mais reste fascinant. Pour le thriller pur et dur.

OULAN BATOR KEZAKO. Yeruldelgger, au-delà d’un mot imprononçable, est un roman qui a la bonne idée de nous faire découvrir la Mongolie, pays désorienté, abruti par 50 ans de déculturation communiste, coincé entre misère des villes et steppes infinies. Un voyage douloureux et passionnant dans un territoire grignoté par les oligarques de tous bords. Même si sous le pseudo de Ian Manook se cache la plume d’un journaliste bien français, le voyage vaut le détour.

ON N’EST PAS LÀ POUR RIGOLER. Beaucoup de violences, de noirceur et de rebondissements plus ou moins glauques. Mais on se laisse emporter par l’intrigue, les personnages et leurs motivations. Un savant mélange d’ethnologie et de thriller musclé. Cousin de Tony Hillerman et Arnaldur Indriðason pour l’atmosphère, avec une pointe de James Bond, Ian Manook sait nous séduire avec son héros bougon mais sensible.

ET SES FEMMES D’EXCEPTION. C’est du brutal. Et très viril. C’est aussi un roman qui offre de beaux personnages féminins. Il y a sa séduisante adjointe Oyun, Solongo son amante médecin légiste et le souvenir de sa fille défunte.