REWIND, de Pascal Ruter

Livre
Bien
Très bien
Un Must
Sauve qui peut

Le pitch

Deux ados apprennent la mort de leur mère, victime d’un accident. Mais certaines zones grises laissent à penser qu’on leur cache la vérité. Un roman d’aventure autant qu’une fine étude psychologique sur le passage fragile de l’adolescence. Non sans un certain humour. Très recommandable dès 12 ans.

Pourquoi je vous le conseille ?

UNE ACTION MENÉE TAMBOUR BATTANT. Dès le premier chapitre, le suspense est posé. Deux adolescents sont avertis, alors qu’ils étaient en cours au lycée, que leur mère a été victime d’un tragique accident de voiture. Un drame qui fait écho à celui de leur père, mort à l’occasion d’une sortie en plongée, quand ils avaient 6 et 7 ans. À partir de ce double drame, les deux ados vont réagir très différemment à la situation. Contrairement à son frère, Éva va commencer à s’interroger sur certains faits troublants se rapportant à leur beau-père. Le roman organisé sur une trame de polar, en vient à bifurquer vers une course poursuite vraiment efficace, pleine de rebondissements finement agencés. Je vous défie de poser le livre avant d’avoir découvert le fin mot de l’histoire ! Si Rewind est d’abord un bon roman d’aventures qui se lit quasiment d’une traite, il gagne progressivement en densité grâce à des personnages romanesques, riches, attachants, qui permettent au mystère de se déplacer.

DES PERSONNAGES VRAIMENT ATTACHANTS. Au fil des pages, nos ados et le flic éléphantesque, meurtri et attachant, qui va croiser leur route, gagnent en épaisseur. Qui sont-ils ? Où vont-ils ? Que cherchent-ils ? On découvre leurs histoires respectives par fines touches. On se prend d’amitié pour chacun d’eux, esprits hantés par des disparitions qui les laissent blessés et comme inaboutis. Embringués dans une cavale à haut risque, chacune de leurs péripéties va nous renseigner sur leur parcours, leur destinée, leurs intentions. Nous laissant espérer, à chaque nouvelle page de leur cavale qui se tourne, qu’ils arriveront un jour à destination.

UNE ÉCRITURE VIVE ET ALERTE. Pascal Ruter a l’art des phrases courtes et bien senties qui rythment l’action et maintiennent le suspense. Le premier chapitre est à ce titre très bien mené, tout autant que la cavale des ados, jalonnée de rebondissements, qui maintient, sans peine apparente, le lecteur en haleine.  Mais on doit aussi lui reconnaître une bonne dose d’humour qui affine le grain des personnages pour leur offrir ce supplément d’âme. Un second degré qui fait toute la différence et nous rend toute cette histoire un peu plus inoubliable.

Partager :
FacebookTwitterEmail

La fiche

Auteur(s) :

Titre original :

Date de publication en France :

Éditeur :

Où se procurer

Si vous avez aimé, découvrez du même auteur

Professeur de français, Pascal Ruter est un auteur jeunesse prolifique qui a plus d’une vingtaine d’ouvrages à son actif. Biblio sélective :

Le coeur en braille (3 tomes et beaucoup de prix, 2012-2016, Hachette jeunesse). Jusque-là, pour Victor, une année scolaire c’est du saut à l’élastique sans l’élastique. Ce qu’il préfère ? Écouter les Rolling Stones, se gaver de loukoums avec son copain Haïçam, parler mécanique avec son drôle de père… Quand il ne s’amuse pas à planquer le PQ des toilettes des filles, il essaie d’échapper aux punitions qui pleuvent sur lui comme la foudre sur le paratonnerre. Mais lorsque Marie-José, génie absolue, déboule dans sa vie un beau jour de contrôle de math, c’est tout son univers qui implose… Pourquoi soudainement cette première de la classe, violoncelliste de talent, va-t-elle avoir besoin de lui ? Une amitié étrange va naître entre ces deux ados que tout oppose… Vont-ils pouvoir cacher le secret de Marie-José jusqu’au bout ? Dès 12 ans. Adapté au cinéma par Michel Boujenah (2016). Avec Pascal Elbé, Charles Berling, Alix Vaillot, Jean-Stan du Pac.

La Famille Cerise (4 tomes depuis 2016). Des enquêtes hautes en couleurs, pour les 8/12 ans.

Ce que diraient nos pères (2019, Didier Jeunesse). La vie d’Antoine a basculé le jour où son père, chirurgien, s’est laissé accuser à tort d’une erreur médicale. Depuis, sa mère est partie et le quotidien est devenu plutôt morose. Peu à peu, le garçon se laisse entraîner malgré lui par une bande d’ados accros à l’adrénaline : il est complice de vandalisme, de cambriolage… jusqu’à un braquage, où tout bascule. Dans ce crescendo de violence, il ne se reconnaît plus. Pourtant, il peut encore se battre pour sortir de cette situation infernale. Dès 12 ans.

Sangliers (2021, Didier Jeunesse) Lilly et sa famille de sangliers ont toujours vécu libres au cœur de la forêt. Mais lors d’un hiver très rude, le discours de leur chef se radicalise : non aux estropiés et à ceux qui ne sont pas dans la norme ! Pour Lilly, pas question de se soumettre. Les soldats à ses trousses, elle prend la fuite avec son compagnon et sa mère. C’est le début d’un dangereux périple où Lilly usera de tout son courage et de son intelligence pour lutter contre l’oppression… Une parodie du totalitarisme à hauteur d’ado et un hommage réussi à La Ferme des animaux de Georges Orwell. À partir de 13 ans.