L’ÉTÉ CIRCULAIRE, de Marion Brunet

Livre
Bien
Très bien
Un Must
Drame atmosphérique

Le pitch

Une petite ville du Lubéron. Deux soeurs de 15 et 16 ans, livrées à elles-mêmes, zonent entre fêtes foraines et villas inoccupées. Un père, alcoolique et violent, que la pauvreté humilie et rend fou. Une mère agressivement indifférente à tout. Et le drame qui plane, inéluctable.

Pourquoi je vous le conseille ?

Pour cette atmosphère tendue, lourde, entre ombres et lumières. Pour la moiteur des corps et la sensualité. Pour la fatigue et la rage de vivre intimement liées. Pour ces destins englués, ces paumés que rien ne semble pouvoir sortir de leur condition. Parce qu’on découvre l’envers du décor et la réalité subtilement politique de ces banlieues ni riches ni pauvres, juste creuses. Pour le style âpre, physique et intense de Marion Brunet. Pour le racisme ordinaire, les petits trafics, l’éternel cycle de la violence et de la pauvreté. Un été circulaire on vous dit.

LA VOIX DES « PETITS BLANCS ». Une vision désenchantée d’un Lubéron qui se pose loin des clichés de cartes postales. Avec ses banlieues pavillonnaires médiocres, ses petits trafics et ses grandes misères. On y voit des parents qui ont perdu leurs illusions, mariés trop jeunes, muris trop vite et qui qui s’éreintent dans des petits boulots destinés à payer les traites de la maison. Pas bien glamour comme vie, et plutôt désespérant comme avenir. Peut-on espérer un futur plus radieux pour nos enfants ?

 DEUX SOEURS DANS LA TOURMENTE. La relation de Jo et Céline interroge sur ce qui rend ce lien fraternel unique. Si opposées et pourtant inséparables. La belle plante poussée trop vite qui ne sait pas dire non aux garçons. Et la cadette, toujours en colère et qui veille au grain. La seule qui pourrait échapper à toute cette misère qui se transmet de génération en génération ? Car décidément, ni l’une ni l’autre n’a envie de rater sa vie comme ces loosers de parents.

UNE ATMOSPHÈRE DE DRAME. La colère gronde, la tension monte progressivement, et le drame survient. On savait qu’il allait frapper, on se demandait seulement quand, où et sur qui. La force du récit réside dans cette brutalité qui affleure, cette violence sans concession qui apparaît comme une conséquence logique de cette indigence économique et sociale. Un monde sans avenir puisque qu’on reproduit toujours les mêmes erreurs, quoiqu’on en dise, quoiqu’on en veuille.

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