LE QUATUOR DU YORKSHIRE, de David Peace

Livre
Bien
Très bien
Un Must
Un tueur au fond de la mine

Le pitch

Une intrigue inspirée de faits réels (les meurtres de l’éventreur du Yorkshire qui sévit de 75 à 81). Dans le Nord minier de l’Angleterre à la fin des années 70 sévit un tueur en série, Peter Sutcliffe (aujourd’hui interné), chauffeur routier de son état et qui assassine treize femmes (dont de nombreuses prostituées). A partir de ce fait divers sanglant, David Peace raconte une Région ouvrière en proie à la désindustrialisation à coup de réformes Thatchériennes. Un immense roman noir ouvrier, social et politique.

Un quatuor qui regroupe  quatre oeuvres majeures de cet auteur britannique : 1974 (Nineteen Seventy-four, 1999), 1977 (Nineteen Seventy-seven, 2000), 1980 (Nineteen Eighty, 2001), 1983 (Nineteen Eighty-three, 2002).

Pourquoi je vous le conseille ?

Car c’est un must de la littérature noire européenne. Parce que c’est un récit palpitant qui interroge l’histoire et les événements qui ont précipité la disparition de la classe ouvrière du Yorkshire. Et avec elle les idéaux de justice et de solidarité auxquels elle avait cru. Vous êtes prévenus, chez David Peace, ne cherchez pas de raisons de croire à un avenir radieux. Vous y trouverez un désespoir lucide, une exigence farouche à interroger le monde dans lequel nous vivons.

UNE INTRIGUE QUI TIENT LA ROUTE. L’enquête se poursuit, obstinément, tout au long des quatre tomes de la saga, de manière tout à fait passionnante, sans jamais nous lasser. Les personnages traversent les épisodes et les années, en passant du premier au second plan et inversement. Une trame d’enquête où les récits linéaires et choraux se répondent d’un livre à l’autre.

UN TÉMOIGNAGE POLITIQUE. On y vit, de l’intérieur ou presque, le marasme économique et l’évolution sociopolitique de l’Angleterre durant les années de fer. Une histoire d’élites corrompues, de profiteurs de service, de flics usés, de journalistes en quête de vérité dans le cadre soigneusement délimité des bassins miniers à l’heure d’un conflit social d’une ampleur inédite. Une chronique d’une noirceur effrayante mais qui reste à hauteur des victimes et de leurs familles. Victimes du tueur, mais aussi victimes de la politique Thatchérienne.

UN STYLE ET UNE NARRATION HORS DU COMMUN. Le récit allie force et originalité. Fragmenté, décomposé, polyphonique, il mélange – selon un style syncopé caractéristique – des points de vue narratifs hétérogènes. On est parfois perdu, déboussolé, rendu au chaos, comme en réponse au tumulte économique et social qui agite la population ouvrière de l’époque.

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GB 84, 2006 (GB 84, 2004), où David Peace s’attaque à la grève des mineurs de 1984-1985, en réaction à l’annonce d’un plan drastique de restructuration (comprendre fermetures) des houillères de Grande-Bretagne. Prix James Tait Black 2004.

Enfin deux romans majeurs qui parlent d’une autre passion anglaise : le football

–44 jours, 2008 (The Damned Utd, 2006), qui évoque le parcours de Brian Clough, manager mythique de l’équipe de Derby County, qu’il mène au titre de champion d’Angleterre en 1972.

–Rouge ou Mort, 2014 (Red or Dead, 2013), où David Peace raconte l’histoire du Liverpool Football Club lorsque Bill Shankly en prit la direction.

Tous les romans de David Peace sont édités chez Rivages / Noir.

À découvrir ailleurs, dans la même ambiance

Les romans de James Ellroy sont sans nul doute dans l’esprit de David Peace. Notamment Un tueur sur la route, Rivages, 1989 (Silent Terror, 1986 – publié plus tard sous le titre Killer on the Road).