MÉDECIN DE NUIT, d'Elie Wajeman

Film
Bien
Très bien
Un Must
Very bad trip

Le pitch

Mickaël est un toubib en perdition. Sa vie est un naufrage. Cette nuit, il doit reprendre son destin en main s’il ne veut pas sombrer corps et âme. Un film noir et dense, avec un Vincent Macaigne qui crève l’écran.

Pourquoi je vous le conseille ?

Pour Vincent Macaigne qui montre la puissance de son jeu dramatique dans ce rôle de saint patron des toxicomanes de l’est parisien. Parce que Pio Marmaï, le cousin pharmacien, est tout aussi remarquable dans un contre-emploi qui lui va comme un gant. Car c’est un bon polar urbain à l’américaine, d’une grande humanité.

POUR VINCENT MACAIGNE, IMPRESSIONNANT. Mickaël est médecin de nuit dans les quartiers parisiens les plus pourris. Celui des paumés, des miséreux, des dévoyés de tous acabits. Un véritable sacerdoce qui le mène insidieusement vers un trafic de Subutex dont il essaie de se dépêtrer. Vincent Macaigne est remarquable dans ce rôle de veilleur des nuits parisiennes, guérisseur des âmes et des plaies. Trapu, vaguement enveloppé, engoncé dans son cuir, il se tient en équilibre sur la corde raide, oscillant entre le bien et le mal, entre sa femme et sa maîtresse, entre ses patients et ses petites combines. Pris au piège dans une double vie qui finit par l’étouffer, Macaigne en impose par sa présence à l’écran, avec des yeux qui semblent implorer notre indulgence et nous prendre à témoin de sa descente aux enfers. Son interprétation juste, parfois brutale, est le plus souvent touchante, notamment dans une scène proche de l’état de grâce.

UNE TRAGÉDIE GRECQUE. Mickaël tente de se racheter une conscience le temps d’une nuit longue et agitée. Dépassé par les événements, il semble courir directement à sa perte, sans possibilité de rédemption, donnant au film des allures de tragédie grecque.

UNE DURE VIE DE TOUBIB. Médecin de nuit nous ouvre les yeux sur cette vie de sacrifices, dédiée à soigner les maux des exclus en tous genres qui sont invisibles à la lumière du jour. A travers le portrait de Mickaël, c’est la fragilité et la solitude du métier qu’Elie Wajeman traduit avec délicatesse et humanité. Décrivant cette relation privilégiée à ses patients, naufragés de la nuit. Fragilisés et esseulés. Un métier de bon samaritain qui peut mener au désastre pour qui ne sait pas dire non.

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La fiche

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Couleur / noir et blanc :

À découvrir ailleurs, dans la même ambiance

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Mean Streets (1976). Réalisé par Martin Scorsese. Avec Robert de Niro, Harvey Keitel, David Proval. Immersion dans le quartier des immigrés italiens à New York. Une virée nocturne, violente et speed. Interdit aux moins de 12 ans.

L’Impasse (Carlito’s way, 1994). Réalisé par Brian de Palma. Avec Al Pacino, Sean Penn, Penelope Ann Miller. Une autre histoire de rédemption. Remarquable.

La Nuit nous appartient (We own the night, 2007). Réalisé par James Gray. Avec Joaquin Phoenix, Mark Wahlberg, Robert Duvall. Le monde de la mafia russe dans le New York des années 80. Une guerre fratricide et une autre histoire de rédemption et de nuit. Un grand film noir.

Bad Lieutenant (1993). Film réalisé par Abel Ferrara. Avec Harvey Keitel. La version trash et sous acide d’une nuit de violence où un flic paumé et pourri cherche la rédemption tout en plongeant dans les enfers. Interdit aux -16 ans.