CANICULE, de Robert Connolly

Film
Bien
Très bien
Un Must
Soleil de plomb

Le pitch

Région du Kiewarra, dans le sud-est de l’Australie, pendant la grande sécheresse de 2019. Un inspecteur de la police fédérale revient dans sa ville natale après 20 ans d’absence pour assister aux funérailles d’un ami d’enfance. Un drame dans le drame, une enquête dans l’enquête. Un polar atmosphérique hautement inflammable.

Pourquoi je vous le conseille ?

Pour l’ambiance lourde, étouffante et l’exotisme d’un pays lointain si fascinant. Pour Eric Bana, parfait de sobriété.  Car ce film, dont le titre original est The Dry, fait explicitement référence à la sécheresse croissante et à la menace des incendies, fléaux qui pèsent incontestablement sur ce thriller de bonne tenue.

RETOUR AU BERCAIL COMPLIQUÉ. Sa large carrure est de toutes les scènes. Sans un mot de trop ni un regard trop appuyé, les manches retroussées d’une chemise bleu ciel sur un jean lambda, Eric Bana incarne avec justesse et sensibilité un agent fédéral revenu sur les lieux de son enfance après de longues années d’absence pour y enterrer un ami. Finalement, il sera amené à enquêter sur deux crimes potentiellement reliés et commis à vingt années d’intervalle. Des allers-retours chronologiques permanents entre le passé (des amours adolescentes) et le présent (drappé par un drame), nourrissent l’intrigue tout en évoquant à l’image deux visions d’une région durement touchée par un dérèglement climatique de plus en plus dévastateur.

LE SOLEIL AU ZÉNITH. Le Kiewarra subit de plein fouet une sécheresse exceptionnelle qui laisse aux abois les quelques ruraux encore attachés à cette terre aride, pourtant habituée à brûler sous le soleil. Le contexte géographique et climatique de Canicule est l’ingrédient clé qui relève la sauce de ce polar par ailleurs assez classique. Des champs à perte de vue, balayés par les vents secs, où galopent quelques lapins chassés à coups de fusil par les derniers autochtones qui résistent encore à ces conditions de vie extrêmes… de quoi déprimer…

HUIS-CLOS DANS LE DÉSERT. Une petite communauté d’habitants vit en vase clos. Comme beaucoup de bleds perdus, figés dans leur autarcie, les haines, non-dits et griefs ont tendance à s’y épanouir et s’étirer d’une génération à l’autre. Tout le monde se connait et chacun se méfie de son voisin : un terreau tout à fait favorable à la tragédie. Si l’intrigue de Canicule ne brille pas par son originalité, l’atmosphère lourde et oppressante de la ville fantôme qui abrite le drame est en revanche absolument réussie. Un dépaysement magnifiquement mis en scène par un cinéma australien qui tient ici ses promesses.

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La fiche

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Pique-nique à Hanging Rock (Picnic at Hanging Rock, 1975). Film australien de Peter Weir. Des jeunes filles disparaissent soudainement au cœur d’une région aborigène. Avec Rachel Roberts, Vivean Gray, Helen Morse.

Mystery Road (2020). La série est le spin off the l’excellent thriller éponyme sorti au cinéma en 2013 et réalisé par Ivan Sen, où un inspecteur affronte la population d’une petite ville pas décidée à l’aider à résoudre une affaire de meurtre (suivi par Goldstone ne 2017, par le même réalisateur).

Wake in Fright (1971). Film de Ted Kotcheff où un jeune instituteur fait escale dans la petite ville minière fictive de Bundanyabba… Quelques mauvaises aventures l’y attendent. Avec Donald Pleasence, Jack Thompson, Gary Bond, Chips Rafferty, Sylvia Kay.

Mystic River (2003). Film de Clint Eastwood, d’après le roman éponyme de Dennis Lehane. Avec Tim Robbins, Kevin Bacon, Sean Penn, Laurence Fishburn. Une histoire d’amitiés adolescentes et de disparitions tragiques.