MOON RIVER, de Fabcaro

UN OVNI. Fabcaro s’amuse à nous égarer dans son monde déjanté. Derrière la magnifique et énigmatique couverture noire avec gaufrage argenté se cache une intrigue totalement débile (je n’ai pas trouvé de mot plus juste…).

« – J’en ai vu d’autres. Et des bien pires…

– L’affaire de la coupe mulet ?

– Je préfère ne pas en parler si ça ne vous dérange pas… »

Une intrigue improbable, elle-même prétexte à dévoiler un journal intime drôlatique, convoque des anecdotes de vie d’un auteur cinquantenaire qui, malgré sa formidable réussite, continue de douter.

UN COCKTAIL VISUEL. Des traitements graphiques variés et bien choisis nous font voyager d’un univers à un autre, du vrai-faux polar à la vie de l’auteur. Technicolor et format panoramique pour les scènes de tournage d’un film, façon western. Noir, blanc, bleu pour les séquences de film noir. Noir, blanc sépia pour les scènes de vies caustiques inspirée de ses états d’âmes, ses petits tracas du quotidien et engueulades de voisinage. Voire des extraits d’un roman feuilleton, juste pour le plaisir. Un album truffé de créativité et de gags qui font mouche.

EN LIBERTÉ. Vous l’aurez compris, Fabcaro se joue de tout et de rien, pour notre plus grand bonheur. Film noir, western gnangnan, récit autobiographique, thriller… Moon River est partout et nulle part à la fois, dans un esprit débridé qui ne connaît aucune limite. Laissez-vous tenter par un voyage dans l’esprit délirant de cet auteur décidément pas comme les autres.