L’ACCIDENT DE CHASSE, de David L. Carlson et Landis Blair

BD
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Un Must
L'enfer sur terre

Le pitch

Chicago, 1959. Le petit Charlie a 11 ans quand sa mère meurt. Il doit retourner vivre avec son père qu’il ne connaît presque pas. Celui-ci habite une pièce unique, à peine meublée, avec des livres et une machine à écrire. Il est aveugle. À son fils qui lui demande pourquoi, il raconte l’histoire d’une partie de chasse entre copains, à l’adolescence, qui aurait mal tourné. Un premier roman graphique (pour le scénariste comme pour le dessinateur) très noir et dense.

Attention spoiler, mais pour ceux que ça ne dérange pas. France Inter – Bulle de BD – L’accident de chasse (4 min)

Pourquoi je vous le conseille ?

UNE HISTOIRE DE RÉDEMPTION, DAPRÈS UNE HISTOIRE VRAIE. Le 21 mai 1924 à Chicago, Nathan Leopold et Richard Loeb, 19 et 18 ans, kidnappent et assassinent un adolescent de 14 ans. Leur ambition est de réaliser un «crime parfait». Douze ans plus tard, un certain Matt Rizzo, petit gangster frappé de cécité, devient le codétenu de Nathan Leopold. Tout est donc parti de l’amitié entre le scénariste et Charlie Rizzo qui va lui raconter l’histoire vraie de son père Matt, un gangster aveugle qui, grâce à sa rencontre en cellule avec un tueur passionné de littérature, retrouve goût à la vie.

L’EXPÉRIENCE CARCÉRALE AU COEUR DU LIVRE. « Un livre qui arrive à faire vivre à la fois un univers carcéral et la Divine Comédie de Dante et nous montrer toute sa modernité, nous donner envie de rentrer dans un enfer, qui est aussi un enfer de poésie. »  Ainsi parle Benoît Peeters, président du jury ayant décerné le Fauve d’or à ce magnifique premier roman graphique ébourrifant. Et en mettant en scène l’enfer carcéral, L’Accident de chasse prend aussi des allures de pamphlet anti-prisons.

LE QUOTIDIEN D’UN AVEUGLE EN IMAGES. « Une grande partie de ce qui a émergé est venue quand j’ai commencé à explorer mes propres peurs et mon inconfort face aux ténèbres » raconte le jeune illustrateur Landis Blair dont c’est la première œuvre. Avec ses dessins au stylo à billes, hâchurés, d’une grande force expressionniste et chargés de symboles et de trouvailles graphiques,  L’accident de chasse peut aussi évoquer les univers d’Emil Ferris (Moi, ce que j’aime, c’est les monstres), Thomas Ott et Jérôme Bosch.

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À découvrir ailleurs, dans la même ambiance

Pour l’univers graphique au crayon : Moi, ce que j’aime, c’est les monstres, d’Emil Ferris (2018). Fauve d’Or 2019 à Angoulême, notamment.

Pour rentrer dans la tête de tueurs sans scrupules, De sang froid (In Cold Blood, 1963), roman de Truman Capote adapté au cinéma par Richard Brooks en 1967.