LE SOLEIL DES SCORTA, de Laurent Gaudé

Livre
Bien
Très bien
Un Must
Héritage empoisonné

Le pitch

Une saga familiale, sous le soleil des Pouilles, de la fin du 19ème à nos jours. Ou comment la lignée des Mascalzone, qui portera le nom de Scorta, a dû son destin à un malentendu initial. Pas un polar au sens classique, mais un roman noir, une fresque onirique, qui suggère la dureté d’une région par la voie du destin d’une famille hors du commun. Dès 14 ans.

Pourquoi je vous le conseille ?

Pour l’émotion qui s’en dégage grâce notamment à un style solaire et imagé. Parce que l’imagination tapie dans les méandres du récit dévoile des traditions et croyances typiques de cette région du Sud de l’Italie. Pour l’amour fraternel des Scorta, plus grand que la vie et plus fort que la mort. Parce que c’est une œuvre à faire découvrir à des ados de 14/15 ans qui seront émerveillés par cette saga familiale où la joie affleure malgré l’âpreté du propos.

UN STYLE MUSICAL QUI TRANSCENDE LA BEAUTÉ DES POUILLES. Dès le premier paragraphe, la première phrase, je me suis sentie transportée dans l’univers sec et rocailleurx des Pouilles, au cœur d’un certain mois d’août 1870. « La chaleur du soleil semblait fendre la terre. Pas un souffle de vent ne faisait frémir les oliviers. Tout était immobile. Le parfum des collines s’était évanoui. La pierre gémissait de chaleur ». Laurent Gaudé décrit magnifiquement, avec justesse et simplicité, l’atmosphère de cette région italienne reculée, plombée tout autant par la chaleur et que par le poids des destins de ses personnages.

UNE FRESQUE FAMILALE. Ce roman, prix Goncourt 2004, est riche d’un véritable souffle épique. Quelle ambiance ! Un récit éclaboussé de soleil, de misère, de fierté et de croyances ancestrales léguées de génération en génération pour le meilleur et pour le pire. Un roman qui parle de terre, de soleil, de transmission et d’amour fraternel.

EN QUÊTE DU BONHEUR. Ce roman solaire tente de percer le secret du bonheur et d’identifier des voies pour y parvenir. Le constat est dur mais pas désespéré, car même si on part de rien, voire de moins que rien, on peut quand même réussir à s’élever, à se dépasser et transmettre. L’histoire des Scorta est rude, pas franchement folichonne, mais nous raconte que même les malédictions familiales les plus tenaces peuvent être levées.

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La mort du Roi Tsongor. Une merveille. Rien à voir avec un polar ou un roman noir (quoique) mais je ne peux que le recommander.

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Pour ceux qui aiment les secrets de famille, les senteurs, les couleurs et les mystères de la Provence avec une certaine truculence : (re)découvrez les enquêtes du commissaires Laviolette dans les romans de Pierre Magnan. Notamment : Le sang des Atrides (Prix du Quai des Orfèvres 1978), La Maison assassinée (prix RTL en 1984). Des romans qui peuvent aussi être lus par des ados (à partir de 15 ans).

La Maison assassinée, une adaptation ciné réalisée par Georges Lautner qui peut faire un sympathique cinéclub en famille (à partir de 10 ans).

Le prince des marées (The Prince of Tides, 1986), roman de Pat Conroy – Pas vraiment un polar mais quelle saga familiale !

Buveurs de vent (2020), de Franck Bouysse.

Spaghetti Brothers (1995), une BD sur la saga d’italo-américains – moins de soleil mais bcp de secrets ! Drôle, violent, un peu sexe aussi…Lien juste après.